Le Rapport Lebrun
Il est accablant pour notre profession : NOUS NE SOMMES PAS DES PROFESSIONNELS.
La manière dont nous traite l'État, les inspecteurs, nos clients, est justifié !
I.2. L'apprentissage dans les écoles de conduite (p7)
« L'apprentissage de la conduite renvoie à la fois à une logique marchande lorsqu'il s'agit de répondre à la satisfaction d'un besoin individuel satisfait par la liberté du choix de son prestataire,
Et à une logique de service public lorsqu'il s'agit de répondre à un besoin de sécurité collective de l'ensemble des usagers de la route.
Aujourd'hui, l'enseignement de la conduite se limite encore trop souvent à la préparation des connaissances et du savoir-faire qui sera exigé lors des épreuves du permis. Au détriment de l'acquisition d'un comportement responsable et d'une formation à la maîtrise des facteurs de risque. »
Nous sommes des commerçants (argent), répondant à un désir d'avoir (acheter). PAS DES ENSEIGNANTS
La logique de service public : agents en première ligne de la sécurité routière chargés d'assurer une sécurité collective.
Nous nous nous contentons d'un enseignement de base pour l'obtention du permis.
Nous n'assurons pas le service pour lequel nous avons été formés.
1.2.2 )Un secteur éclaté dans des établissements souvent de petite taille (p8)
« La profession représente un poids économique et social non négligeable et se trouve éclatée en un grand nombre de petits établissements.
Au 31 décembre 2007, on dénombrait 10 296 écoles du secteur marchand et 143 écoles à statut associatif.
Le
nombre d'enseignants est de l'ordre de 28 000, dont beaucoup exercent
à temps
partiel,
pour environ 1,3 million d'épreuves pratiques du permis B. »
Or regardez
cette
image : pris isolément
ils sont
petits, en groupe ils sont une masse
« Toutes les entreprises disposent d'un agrément pour le permis B, qui constitue le cœur de métier de ce secteur, la formation à d'autres permis (poids lourds, motos...) n'étant proposée qu'en complément de ce service de base. »
Et oui on ne fait tous pratiquement que du B, récupération de points, intervention milieu scolaire, post permis.... pas le temps.
« La situation des écoles de conduite est également très contrastée pour le pourcentage de réussite de leurs candidats au permis B, comme le montre le tableau suivant :
Moyenne 2007 |
Moins de 40 % |
Entre 40 et 50 % |
Entre 50 et 60 % |
Plus de 60 % |
Taux de réussite 1ère présentation |
1790 (17,3%) |
2015 (19,5%) |
3004 (29%) |
3549 (34,3%) |
toutes présentations confondues |
1353 (13,1%) |
2214 (21,4%) |
3570 (34,5%) |
3221 (31,1%) |
Et oui comment dire qu'on est des bons ?
« La convention collective des services de l'automobile s'applique à ce secteur... Le salaire mensuel brut est fixé à 1 364 € au 1er juillet 2008. »
Notre salaire est inférieur à celui d'un chauffeur livreur, ou d'un ouvrier du public en bas de l'échelle, ou d'un ouvrier du bâtiment !
Nous n'avons aucun avantage, aucune aide. NOUS N'EN MÉRITONS PAS!
● Avant le début de la formation, l’enseignant doit : procéder à une « évaluation de départ »
Dans la plus part de nos établissements on inscrit d'abord, afin qu'il ne parte pas à la concurrence puis on évalue. Ou on évalue au moment de la phase pratique. D'où un sentiment justifié pour l'élève d'être piégé... et les élèves dérivant d'une école à l'autre.
POUR LES ÉLEVÉS NOUS SOMMES TOUS PAREILS.
« En raison de la concurrence, beaucoup d’écoles limitent leur proposition à ce forfait de 20 heures. D’autres proposent plusieurs formules de forfait (30 heures,35 heures). »
Pratiques
de formations commerciales : y arriver absolument dans le volume prévu.
Que de stress dans ce manque de pédagogie et de professionnalisme tant pour l'élève que pour le formateur.
ON BRADE NOTRE TRAVAIL EN FONCTIONNANT AU FORFAIT.
« les tests effectués pour la préparation à l'épreuve théorique ne peuvent pas être considérés comme une fin en soi. Il s'agit de moyens de contrôle de connaissances qui doivent être utilisés en complément de la formation théorique générale. »
QUI FAIT ENCORE DES COURS DE CODE ?
"Les élèves n'aiment pas ça ! " "un moniteur qui fait le code ne rapporte pas."
Le stage de code en TROIS JOURS une aberration pédagogique mais extrêmement rentable. Du consumérisme pur.
« Aujourd'hui, la formation devrait progressivement s'orienter vers la prise en compte de la référence européenne « goals for drive éducation » (GDE) qui tend à démontrer que pour agir efficacement sur la sécurité, il faut s'attaquer au comportement.
La
gamme des supports pédagogiques proposés aux écoles de conduite
par les éditeurs
est de
plus en plus étendue, surtout depuis l’arrivée des nouvelles technologie »
Pratique et rentable les DVD, évaluation par ordinateur, libérant les moniteur vers une activité plus rentable.
NOUS NE SOMMES PLUS DES ENSEIGNANTS MAIS DES CORRECTEURS
Correcteurs des fautes à ne pas faire au « code »
Correcteurs des fautes à ne pas faire à l'examen de conduite.
Qu'on compris nos élèves ? rien ou presque pour la plupart à notre formation : Une fois le « code » obtenu ils l'oublient, une fois la conduite obtenue « maintenant je peux rouler comme je veux !» finit la conduite auto-école.
ON A DE JUSTIFICATION D'EXISTER QUE D'ÊTRE UN PASSAGE OBLIGE POUR LE PERMIS.
« d) Le coût de la formation
Le coût moyen d'une formation est aujourd'hui de l'ordre de 1 200 € en première
présentation, avec des variations parfois importantes selon les régions.(cf. annexe 4) . Le coût final qui est plus proche de 1 400, voire de 1 500 € est souvent nettement supérieur à ce forfait de base,notamment en raison :
➔ des heures supplémentaires de conduite nécessaires en plus du forfait de 20 heures obligatoires (aux alentours de 10 heures en moyenne pour un premier passage à l'examen pratique). Il s'agit alors de prestations dont les prix sont supérieurs à l'heure de conduite du forfait
➔ des délais d'attente pour passer l'examen : une attente de plusieurs mois entraîne en général 4 heures de conduite par mois
➔ de l'éventuel échec à l'examen, qui oblige à suivre de nouvelles heures de conduite avant chaque présentation. Un nouvel examen peut coûter, avec un délai moyen d'attente de trois mois, jusqu'à 500 € supplémentaires. »
UN TEL COUT N'EST CERTAINEMENT PAS JUSTIFIE POUR UNE FORMATION DE BASE.
«Taux de réussite France
En 2007, 1 426 984 candidats ont présenté l'épreuve théorique.
Le taux moyen de réussite s'est établi à 63,3 %(et à 68 % en première présentation).
Ces taux sont normaux,comparables à ceux des pays voisins, en fonction de la difficulté.
En 2007, 1 309 793 candidats ont présenté l'épreuve pratique de la catégorie B,
704 328 permis ont été délivrés, soit un taux de réussite de 53,7%. Ce taux est resté pratiquement stable au cours des trente dernières années.
DEPUIS TRENTE ANS NOUS N'AVONS PAS ÉVOLUE.
ET OUI LA VÉRITÉ FAIT MAL
« ICI. LES PRINCIPALES CRITIQUES FAITES AU SYSTÈME
Une formation inadaptée aux enjeux de sécurité routière
Le rapport Verré en 1997 faisait déjà le constat suivant : « C'est dans les deux ou trois
années qui suivent l'obtention du permis de conduire que le sur-risque est le plus élevé : ainsi les conducteurs âgés de moins de 25 ans, ayant obtenu leur permis de conduire depuis moins de 3 ans, sont impliqués dans les accidents corporels avec un taux qui est près de deux fois supérieur au taux moyen »...
« Aujourd'hui on apprend surtout à passer le permis. »
« Or, acquérir de l'expérience pour savoir anticiper les risques, toutes les expériences étrangères le confirment, nécessite du temps. »
MAIS QUI EST CHARGE DE LA FORMATION ?
«c'est un vrai défi de vouloir concilier acquisition progressive de connaissances, attitudes et réflexes susceptibles de prévenir les comportements à risques, et formation rapide et peu chère. »
FORFAIT CODE OFFERT, 50 % SUR INSCRIPTION, FORFAIT CONDUITE ...... SOLDES ?
« III,2 Le coût de la formation »
la formation
« Ce sentiment de coût trop élevé qui est partagé par toutes les catégories sociales...le choix se porte de préférence sur l'école de conduite qui propose le forfait le plus court et le moins cher. Peu importe son contenu.
Dans leur grande majorité les élèves tentent « d'acheter » un permis au meilleur prix,sans chercher à comparer la qualité pédagogique d'une école par rapport à une autre. »
Pourtant la comparaison du coût moyen de l'apprentissage en France avec celui des formules dispensées dans d'autres États de l'Union européenne révèle que le permis de conduire français est parmi les moins chers. (cf. annexe 6).
ET EN PLUS ON SOLDE ?
De la rentabilité des écoles de conduite
« les marges bénéficiaires sur l'heure de conduite, facturée en général entre 35 € TTC en province et 45 € TTC en Ile-de-France sont faibles et expliquent en partie la mauvaise santé du secteur... »
« une performance économique très faible avec un niveau de rémunération déclaré médiocre, des conditions de travail difficiles, de faibles perspectives d'évolution de carrière des enseignants salariés »...
« 55
% des entreprises du secteur sont fragiles
et que près de 30
% sont structurellement
non
rentables »
TOUT EST DIT !
III,6 Des écoles de conduite de qualité inégale
« Les conditions requises pour installer une école de conduite sont très insuffisantes... »
« sur le plan des contenus pédagogiques, le programme national de formation (PNF) n'est pas appliqué... »
« les écoles de conduite...qui s'y réfèrent, et choisissent ainsi une option de qualité, sont concurrencées par des « professionnels » peu scrupuleux qui attirent la clientèle par une politique de « bas prix » au détriment de la qualité... »
« les structures et les moyens pédagogiques des établissements sont fréquemment inadaptés à l'apprentissage de certains éléments du programme... une table, un écran et un lecteur vidéo. »
« Ainsi, la formation dispensée ne correspond pas ... aux réalités de la circulation moderne ni aux prescriptions des pouvoirs publics »
Avant et surtout après l'examen, il n'existe rien ou presque de structuré, à l'exception des actions de sensibilisation en milieu scolaire et d'un certain nombre d'initiatives ponctuelles mises en œuvre par :
les services de l'État,
les associations,
l'ensemble des partenaires locaux,
et les collectivités territoriales,
dans le cadre du plan départemental d'actions de sécurité routière (PDASR).
TIENS ON NE PARLE PAS DE NOUS !
« III.9. Des rapports de confiance limités entre les élèves et les écoles de conduite.
« ...son origine dans une évolution des comportements, mais aussi dans le jugement critique porté par les clients sur certaines pratiques de la profession... »
« ...le forfait des vingt heures de conduite obligatoires qui fait croire, à tort, au candidat qu'au terme de cette période il devrait être prêt pour l'examen... »
« ...la nouvelle méthode de répartition....oblige l'enseignant à se montrer encore plus rigoureux sur le niveau de préparation et la durée de la formation... »
« ...l'absence d'éléments d'appréciation suffisants sur la qualité des enseignements dispensés par chaque auto-école ne peuvent pas rassurer les candidats... »
QU'EST-CE QU'UNE BONNE ÉCOLE DE CONDUITE :
Un bon taux de réussite au permis: Réponse A,
Une bonne formation à la conduite automobile : Réponse B,
TIENS ?
EN CONCLUSION Mr
LEBRUN ?
« V.1. Élever le niveau de formation des candidats
En augmentant le niveau de recrutement et de formation des enseignants des écoles de conduite
Il faut faire des écoles de conduite de véritables écoles de formation privilégiant l'apprentissage d'un comportement plutôt que la préparation à un examen.
Une amélioration du volume et du contenu de l'enseignement coordonnée avec un contrôle efficace de la qualité de la pédagogie dispensée.
la réforme en cours du diplôme du BEPECASER, exigée pour l'exercice de la profession d'enseignant de la conduite, devrait être l'occasion d'intégrer les questions d'éducation au comportement et de psychologie au volant.
d'étudier les possibilités de synergie de la formation des enseignants avec celle des examinateurs, par exemple des modules de formation commun etc.
- formation continue : elle est actuellement inexistante et ne concerne depuis peu que les exploitants des écoles de conduite,
Pour l'avenir et la pérennité de ce métier, il est urgent de le revaloriser et de créer une synergie …
La maîtrise de compétences en matière de dynamique de groupe, de pratique de l'autoévaluation qui devient une exigence de formation initiale et continue des conducteurs...doit faire partie des qualifications des enseignants
- Les écoles de conduite ont tout à gagner à ce que leur formateur apporte une plus value en formation... pour favoriser la prise de conscience de l'impact des tendances naturelles ou du style de vie sur les pratiques de conduite et les risques d'accidents.
Si cet investissement professionnel n'est pas mené, les écoles de conduite perdront progressivement les élèves...parce que d'autres professionnels investiront le marché.
NOUS VOILÀ PRENEVUS
nouvel outil de référence européen pour la formation des conducteurs, a été élaborée sur la base d'un modèle de comportement du conducteur en quatre niveaux :
● le niveau 1 concerne l'utilisation du véhicule (fonctionnement de la voiture, systèmes de protection, maîtrise du véhicule) ;
● le niveau 2 concerne la maîtrise des situations de conduite (connaissance du Code de la route, des différents contextes de conduite, acquisition des
automatismes) ;
● le niveau 3 porte sur les conditions du déplacement (l'état de véhicule, l'état du conducteur - fatigue, alcoolémie, inexpérience - , la présence de passagers, etc.) ;
● le niveau 4 porte sur le noyau dur du comportement, le style de vie, le rapport à la société (qui peut se traduire, selon les cas, par une recherche de sensations fortes et l'acceptation du risque).
Dans
la
très grande majorité
des auto-écoles, la formation repose encore
essentiellement
sur les niveaux 1 et 2, alors
que, pour agir efficacement sur la sécurité,
il
faut "attaquer"
les niveaux 3 et 4
La formation des formateurs et des élèves doit donc être repensée en tenant compte de ces enjeux.